Collège – Rencontre avec Claude Bloch
Ce mardi 16 mars, les élèves de 3e et le groupe Parcours Mémoires de Terminale ont eu la chance de rencontrer Claude Bloch, le dernier survivant de la Shoah dans notre région, qui continue à témoigner depuis le décès de Benjamin Orenstein le 9 février 2021.
Les élèves qui préparent le Concours national de la Résistance ont accueilli M. Bloch qui a fait 2 témoignages afin de permettre à tous d’y assister, y compris en distanciel pour la classe de 3F. Ces instants de forte intensité émotionnelle, qui deviennent de plus en plus rares, ont été enregistrés par le service informatique, Sofiane et Sonny que nous remercions.
Né en 1928 à Lyon, Claude Bloch est élève en 1ère année au lycée la Martinière en 1944. Soumis aux lois antisémites et conscient des menaces d’arrestation, avec sa famille, il se cache à Crépieux sous la fausse identité de Blachet. En mai 44, leur appartement de la rue Franklin à Lyon est pillé par la Milice, qui en fait un de ses bureaux. Il est arrêté le 29 juin 1944 avec sa mère et son grand-père, par Paul Touvier, chef de la Milice. Sa grand-mère échappe à l’arrestation. Emmenés dans un local de la Gestapo à Bellecour, sa mère et son grand-père sont interrogés. Ce dernier décède pendant l’interrogatoire, il ne saura jamais ce qui a été fait de son corps. Claude Bloch est d’abord interné à Montluc dans la “baraque aux Juifs” puis à Drancy avec sa mère.
A Auschwitz, sa mère lui sauve la vie en le poussant dans la file des hommes, et le pantalon long qu’elle lui a demandé de mettre avant de partir lui permet d’échapper à la sélection pour la chambre à gaz. Il ne la reverra jamais. Face à l’avancée des troupes russes, les S.S décident d’évacuer une partie des détenus en train de marchandises au camp de Stutthof vers la mer Baltique. Après l’armistice, la Croix Rouge le prend en charge et il est soigné en Suède pendant plusieurs mois.
Le médecin lui avouera plus tard qu’il lui donnait à peine 24h à vivre lorsqu’il l’a vu pour la première fois…Très affaibli, il pesait 30 kg seulement et avait besoin d’un traitement pour soutenir son cœur.
Il parvient à recontacter sa grand-mère à Lyon, qu’il retrouve à son retour le 22 juillet 1945. Grâce à la ténacité de sa grand-mère, il se réinscrit à la Martinière, qui le fait redoubler pour cause d’absence prolongée, et il reprend courageusement ses études et devient comptable en 1948.
Seuls 3% des Juifs 76 000 déportés ont survécu.
Avec sa manière très simple de dire les choses, sans effet théâtral, Claude Bloch a livré un fois de plus ce qu’il a vécu pour que les jeunes sachent, ce qu’il se promet de faire tant que ses forces lui permettront.